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Le Vannon

Le Vannon

Histoire(s) de la vallée de la Saône et du Vannon


Et au milieu coule une rivière...de lait pur !

Publié par Jean Pierre VIENNEY sur 25 Avril 2022, 15:06pm

Chacun se souvient de cette célébrissime affiche, de cette fillette à la robe rouge buvant un bol de lait devant trois chats gourmands :

Et au milieu coule une rivière...de lait pur !

Son auteur, Steinlen, présente un lait pur et stérilisé, parle des frères Quillot et évoque le village de Montigny-sur-Vingeanne en Côte-d’Or. Parlons-en !

La Vingeanne :

Avant de se jeter dans la Saône, la Vingeanne descend du sud du plateau de Langres. Elle prend sa source à proximité du village d’Aprey, parcourt 93 km et se jette dans la Saône près de Talmay.

Elle a longtemps été considérée comme  frontière entre la Bourgogne et la Franche-Comté, mais les hommes ont longtemps rêvé de construire une voie navigable traversant la France du nord au sud. Il fallait relier la Marne navigable jusqu’à Vitry-le-François et la Saône qui l’est naturellement en aval de Gray.

Un canal a été construit vers le nord depuis Langres et il fallait créer le barreau reliant Langres à la Saône. Deux options étaient possibles : De Langres à Autet en suivant la vallée du Salon et de Langres à Heuilley en descendant par la Vingeanne. La guerre fit rage entre les défenseurs de chacune des solutions mais c’est l’option Vingeanne qui fut retenue parce que moins accidentée bien que plus longue.

Ce dernier maillon du canal allait coûter extrêmement cher en raison de la nécessité de créer un souterrain exceptionnel de près de cinq kilomètres (4 820 mètres exactement) sous le village de Balesmes au sud de Langres. Détail cocasse, ce souterrain passe aussi sous la source de la Marne.

Le Canal de la Marne à la Saône qui porte aujourd’hui le nom de “Canal Entre Champagne et Bourgogne” vit passer son premier bateau en 1907.

Le village :

Montigny et un village qui fait aujourd’hui partie de la commune associée de Montigny-Mornay-Villeneuve-sur-Vingeanne. Il est installé sur un oppidum qui domine la vallée de la Vingeanne d’une soixantaine de mètres. La vue est superbe.

On a découvert un texte, publié dans les chroniques de l’abbaye de Bèze, qui atteste qu’un lieu du nom de “Montaniaco Villa” existait en 815. Les historiens locaux pensent qu’il s’agissait de Montigny-sur-Vingeanne.

En 1145, un acte de mariage fait d’un Vergy le seigneur du lieu. On retrouvera longtemps des Vergy, sires de Fouvent, à la tête du fief de Montigny.

En 1662 Guillaume de Vergy épouse Elisabeth de Bretagne dont la sœur Claude sera la mère de Bossuet.

En 1710 Bénigne Languet construit le château dont il reste depuis la Révolution qu’une partie de tour ronde.

Passons rapidement les siècles…

Le XVIIIème est une période d’intense développement industriel grâce aux nombreux moulins installés sur la rivière. On produit du blé, du houblon, on y est meuniers, brasseurs, métallurgistes. Bref, on s’enrichit rapidement.

En 1757 une très impressionnante église est construite. Elle constitue avec son escalier un ensemble architectural pour le moins “ostentatoire” qui témoigne de la richesse détenue par quelques familles locales et qui a, peut-être, ruisselé sur la population du village.

L'église et son escalier monumental

L'église et son escalier monumental

Un porche exceptionnel de style luxueusement baroque

Un porche exceptionnel de style luxueusement baroque

Les Quillot :

En 1727 un certain Bénigne Quillot quitte Dijon pour s’installer à Montigny. Il semble y exploiter plusieurs activités industrielles dont des forges.

En 1815 sa descendante, Julie Quillot, très pieuse, fonde avec deux amies le couvent des Ursulines pour recevoir et éduquer les jeunes filles de ce coin de Côte-d’Or.

 Son frère Frédéric vient de participer aux campagnes napoléoniennes et semble s’y être couvert de gloire.

En 1859 leur neveu également prénommé Frédéric (1823-1885) est blessé à Magenta lors de la guerre de Crimée. Il reçoit les félicitations de Napoléon III.

En 1865 Frédéric exploite la forge qui est ensuite remplacée par un moulin qui a la particularité d’être complété par une batteuse. Les paysans apportent leur blé en gerbes et repartent avec la paille et la farine !

Frédéric à trois enfants, deux fils, Frédéric (troisième du nom) et Maurice et une fille.

En 1880, le couvent dirigé par Julie compte 60 religieuses et plus de 100 pensionnaires mais il va progressivement péricliter.

Il cesse son activité en 1931, reçoit des réfugiés espagnols en 1938, sert ensuite au stockage de céréales.

Vendu en 1996 il est aujourd’hui en très mauvais état.

La chapelle et les dortoirs du couvent

La chapelle et les dortoirs du couvent

La maison familiale des Quillot dans son état actuel

La maison familiale des Quillot dans son état actuel

Maurice Quillot (1870-1944)

Maurice Quillot (1870-1944)

Maurice Quillot, dandy des salons parisiens :

Comme pour tous les Français, la guerre franco-prussienne de 1870 éclate dans un ciel sans nuages.

La famille Quillot qui partage son temps entre sa résidence parisienne et ses activités de Montigny-sur-Vingeanne est contrainte à se réfugier dans le sud de la France. Maurice va naitre le 14 novembre 1870 au cours de l’exil de ses parents à Draguignan.

En 1888-89 il est élève de terminale au très parisien lycée Janson de Sailly. Il a pour condisciples et amis d’une part, le futur philosophe et créateur de la NRF Marcel Drouin et d’autre part Maurice Legrand qui se fera connaitre sous le nom de Franc Nohain. 

Pierre Louÿs vient rejoindre le trio et leur présente son meilleur ami André Gide qui est interne à l’Ecole Alsacienne. Cette école très réputée au sein de la bourgeoisie parisienne a été créée en 1874 par des enseignants transfuges de Strasbourg devenue allemande. La guerre de 1870 va, d’ailleurs, jouer un grand rôle dans la pensée patriotique, parfois nationaliste et revancharde des jeunes lycéens.

Le club des cinq ainsi formé ne se séparera jamais et va conserver des relations d’amitié très solides. C’est Quillot qui est à l’initiative de leur première aventure littéraire en créant un petit journal farceur la “Potache-Revue”.

Le baccalauréat en poche, ils rêvent de littérature, de poésie, de philosophie et de politique. Quillot suit les enseignements de Maurice Barrès auquel il dédiera plus tard son ouvrage : Le traité de la Méduse.

En 1891 Pierre Louÿs édite une revue poétique “la Conque” à laquelle les participations sont nombreuses. Personne ne se doute qu’elles deviendront presque toutes prestigieuses.

En 1897, André Gide dédicacera à Quillot son œuvre “les nourritures terrestres”.

Un nouvel ami entre dans le groupe, c’est Eugène Rouart dont le père possède une galerie d’art très renommée, la Galerie Rouart, qui va construire l’esthétique de la fin du XIXème siècle :

-L’Art Nouveau autour de Gallé, Daum et d’autres créateurs nancéens transfuges nostalgiques de l’Alsace regrettée.

-Les peintres de la ruralité, les impressionnistes et l’école de Barbizon, mouvement vers une esthétique naturaliste adulée par les uns et raillée par d’autres.

Le goût très parisien d’Eugène Rouart favorise donc son choix d’une vie rurale devenue subitement très à la mode. Il crée une ferme modèle autour de son château de Saint-Caprais en Haute Garonne et s’intéressera naturellement beaucoup aux travaux sur la stérilisation du lait entrepris par la famille Quillot. On le traiterait aujourd’hui de bobo-écolo !!

En février 1900 Franc Nohain à un fils, il se prénomme Jean et participera plus tard à la naissance de la télévision en France. C’est tout naturellement que Maurice Quillot sera sollicité pour être son parrain

Et au milieu coule une rivière...de lait pur !

Cette lettre du 27 janvier 1970 est signée par Jean Nohain. Il raconte que son père lui parlait souvent de Maurice Quillot et de sa sœur mariée à Auguste Courtine fabriquant de pâtes alimentaires à Maison-Alfort !

Ci-dessous, la lecture de la page de garde de “La Conque” parue le 1er mars 1891 est un extraordinaire voyage dans le monde littéraire de la fin du XIXème siècle !

Et au milieu coule une rivière...de lait pur !

Maurice passe brutalement de la crème de la société parisienne au lait de Montigny-sur-Vingeanne !

Avant d’aller plus loin, parlons de la conservation du lait :

On a constaté depuis toujours qu’on ne peut pas empêcher le lait de coaguler spontanément en 4 à 6 heures. On a cherché à empêcher ce phénomène en maintenant le lait au froid ou en ajoutant différentes substances ou encore en le plaçant dans des récipients métalliques mais, outre le danger de ces pratiques, la conservation du lait est longtemps restée un problème.

Au XVIII et XIXème siècle, les médecins sont préoccupés par l’effrayante mortalité des nourrissons que leur mère ne parvient pas à allaiter correctement.

Pour pallier le manque permanent de nourrices professionnelles, certains hôpitaux parisiens se sont équipés de laiterie composée de troupeaux d’ânesses mais l’entretien était complexe et le coût exorbitant.

Vers 1850, des chercheurs constatent que le lait maintenu sous vide et chauffé à 80° se conserve assez bien. On propose aussi de faire bouillir le lait sous pression. Le résultat est correct mais la couleur et le goût rebutent certains. Un chercheur du nom de Martin de Lignac propose de sucrer du lait et de réduire son volume lentement par ébullition. On obtient ainsi une confiture de lait qui se conserve correctement.

En 1866 Pasteur qui étudie la fermentation du vin. Il propose de le chauffer à 57 ° afin de tuer les germes pour résoudre le problème de la conservation et du transport du vin mais il ne pense pas au problème du lait.

C’est seulement en 1886 que le chimiste allemand Franz von Soxhlet propose d’appliquer au lait la pasteurisation, connue depuis vingt ans. Il propose de le chauffer à 72° pendant quelques secondes.

D’autres chercheurs proposent de porter le lait à plus de 100° (110° pendant 40 minutes) Les frères Quillot vont s’inspirer de la pasteurisation et de la stérilisation. Ils parviennent, non sans difficultés, à industrialiser la méthode et à commercialiser le produit.

Pendant ce temps, en 1860 en Suisse, Henri Nestlé recherche un moyen de proposer un lait synthétique ressemblant le plus possible au lait maternel et capable de lutter contre la mortalité infantile. Il réduit du lait de vache en poudre et ajoute des farines de céréales.

En 1908 un autre suisse, Maurice Guigoz parvient à obtenir facilement de la poudre de lait en le chauffant sous vide.

Le lait infantile en poudre sera commercialisé en France en 1927. Les laits stérilisés vont disparaitre pour cet usage.

Le lait pur de la Vingeanne :

On est en 1892. Pendant que Maurice rêve à Paris d’une carrière littéraire, son frère Frédéric vient de créer à Montigny un atelier de production de lait stérilisé, projet qu’il porte depuis plusieurs années.

Il vient de transformer l’ancienne forge devenue moulin et batteuse en laiterie. Il a créé à cette fin une société avec son frère Maurice. Son projet est de collecter le lait cru dans les villages des environs, de l’embouteiller, le stériliser puis l’expédier à partir de la gare de Champlitte vers Paris et les grandes villes françaises.

Les frères Frédéric et Maurice Quillot pensent fournir du lait aux crémiers détaillants mais surtout aux maternités parisiennes. Ils inventent le procédé “Pastor” qui semble faire référence à la pasteurisation plutôt qu’à la stérilisation du lait.

Le procédé industriel est quasiment au point mais les coûts de production sont très élevés et le projet s’avère rapidement une utopie. Le lait pur de la Vingeanne est perçu comme un produit de luxe au prix inabordable pour la plupart des citadins.

Maurice est rapidement appelé à la rescousse à Montigny. La mort dans l’âme, il doit abandonner Paris, sa vie, ses amis et ses rêves de gloire littéraire, pour participer à la gestion de la laiterie.

Au début de l’année 1894, la situation financière de l’entreprise est très mauvaise et Maurice a l’idée de contacter ses amis parisiens pour lever des fonds auprès d’eux et mettre en place un projet de sauvetage. Ils répondent présents. André Gide, Pierre Louÿs et Eugène Rouart fournissent une aide financière et proposent de s’adresser à Théophile Alexandre Steinlen qui a créé à Paris une agence de dessin publicitaire et d’illustration.

Steinlen est un admirateur de Toulouse-Lautrec et de Daumier. Il produit des affiches fortement marquées par le japonisme mouvement artistique et esthétique très en vogue et également soutenu par la famille Rouart.

La célèbre affiche est rapidement dessinée et imprimée et tout est en place pour sauver les soldats Quillot mais…

…Le 8 novembre 1894, c’est le dépôt de bilan. La société des frères Quillot est dissoute.  Maurice est chargé de la liquidation, Une nouvelle structure financière est mise en place et la laiterie de la Vingeanne devient la “Laiterie Mondia”. Maurice parvient à en conserver la direction.

Le lait pur de la Vingeanne aura été produit par les frères Quillot pendant deux années seulement !

Et au milieu coule une rivière...de lait pur !

Une des premières versions de l’Affiche de Steinlen qui va devenir un objet culte de l’esthétique de la fin du XIXème siècle sous le nom de “ La petite fille aux chats”

Mais l’histoire ne d’arrête pas là. En 1901, une nouvelle faillite est prononcée le 4 mai à l’encontre de la “Grande Laiterie de Montigny”.

Une société nouvelle, toujours avec Maurice à sa tête est locataire des locaux. De nombreuses voitures à chevaux transportent le lait collecté dans les villages de la vallée et transportent chaque jour le lait, le beurre, la crème au départ de la gare de Champlitte. L’activité est régulièrement croissante mais l’équilibre financier est toujours difficile à trouver.

Maurice Quillot cherche toujours désespérément des fonds et il espère percevoir une indemnisation en raison de l’expropriation des terrains touchés par le passage de canal à proximité de la laiterie mais l’argent tarde à venir. Il demande à ses amis et associés de jouer de leur influence pour accélérer les choses.

On peut lire dans le recueil des correspondances d’André Gide l’échange de courriers avec Eugène Rouart. L’inquiétude sur la santé financière de la laiterie est palpable :

 

De Eugène Rouart à André Gide :

Ferme des Plaines Autun le 6 août 1902

Mon cher ami,

T’occupes-tu de l’affaire Quillot pour indemnité du canal ? Tu sais qu’elle est importante pour lui, pour toi et pour moi-qui suis en ce moment obligé de réunir du capital.

On fait l’inventaire des 6 mois de marche à l’usine ; elle va bien, mais il se trouve engagé un peu plus de capital que je n’aurais voulu - peut-être est-ce un mal nécessaire ? L’inventaire nous le dira d’ici huit jours.

Présente je te prie mes amitiés à ta femme, aux Drouin, et crois-moi bien affectueusement ton…

                                                         Eugène Rouart

Ma femme envoie ses amitiés à ta femme et ses bons souvenirs à ta belle-sœur.

 

De André Gide à Eugène Rouart :

Curville, 7 août 1902

         Mon cher ami,

         Je suis exténué encore de toute la passion que j’ai mise à lire coup sur coup les deux derniers volumes de Barrès et “l’Adolescent” de Dostoïevsky. Mais en réponse à ton affectueuse lettre je veux te rassurer en hâte par un mot : oui, je me suis occupé de Quillot, j’en ai ennuyé ton excellent oncle de mon mieux par une lettre et par une visite et il m’a répondu avec tout le zèle et toute la dévouée cordialité que tu lui connais. J’ai fait parvenir à Quillot une lettre de lui, dont il se servira auprès de son ingénieur - à qui Fontaine le fait recommander d’autre part. Puisse le résultat récompenser nos soins.

Ce qui m’appelait à Paris, c’est le mariage de notre sœur Valentine…

(la suite de la lettre est sans intérêt pour l’affaire Quillot)

 En 1903 Maurice élabore un procédé mécanique pour homogénéiser le lait et éviter que la crème ne se sépare. Il parle de “fixer le lait” et fait protéger son invention. Toujours à court d’argent il sollicite à nouveau Steinlen pour une affiche décrivant le procédé et ventant le lait et le lait chocolaté fixé c’est-à-dire homogénéisé.

Et au milieu coule une rivière...de lait pur !

La lettre manuscrite du 19 décembre 1903 qu’expédie Maurice Quillot à Steinlen est très intéressante. Son texte est le suivant :

“Cher Monsieur Stenlen,

Je compte absolument sur vous pour me rendre le service suivant.

Je fabrique un lait exquis, et un chocolat au lait stérilisé non moins délicieux. Ce lait est fixé, c à d que par suite de procédés mécaniques, la crème ne se sépare plus du lait, et le tout reste homogène. J’ai besoin d’une marque de fabrique.

         J’ai pensé au dessin suivant :

Un homme au torse nu (très beaux biceps) plus ou moins berger antique, Hercule, etc… tient un taureau (ou vache) par les cornes. L’homme est maitre de la bête et la tient fixée, impuissante et désormais docile.

         Le mot “Fixator” sera le mot déposé.

           Vous allez me faire quelque chose d’admirable.

         Vous seul, d’ailleurs, en êtes capable.

         Vous pouvez faire l’original (en noir seulement) de la grandeur que vous voulez. Je le ferai réduire.

         La marque réduite n’aura pas plus que 4 cent. De hauteur sur 3 cent. De largeur environ.

         Je tiens essentiellement à posséder l’original que vous me dédierez car je vous admire beaucoup et je n’ai pas un seul dessin de vous à part votre admirable affiche.

         Répondez-moi si vous acceptez

         Bien à vous

                                                         Signé illisible

 

En 1904, le lait Mondia reçoit la médaille d’or à l’exposition agricole de Paris.

La structure financière de l’entreprise est assez nébuleuse mais les distinctions lors des expositions des multiplient. A présent les produits laitiers Mondia sont distribués dans les colonies françaises. Ils sont soutenus par une publicité intense et obtiennent toujours de nombreuses distinctions.

En 1909, nouvelles difficultés financières. Cette fois Maurice vend ses immeubles et ses pars dans la société à Marie Bourbon de Rouvre. La production se poursuit.

En 1912 le lait Mondia est à nouveau médaillé.

Au début des années 20 l’entreprise est prospère. Elle tient une place importante dans la vie du village de Montigny en soutenant les activités sportives et culturelles.

En 1923 La société Mondia est reprise par la Famille Landel qui produit à Loulans-les-Forges en Haute-Saône une cancoillotte très réputée.

L’exploitation par la société familiale Chague-Landel continue jusqu’en 1978. Un beurre et un meton réputés puis un emmenthal de grande qualité seront fabriqués jusqu’à ce que les exploitations laitières de la vallée de la Vingeanne cèdent progressivement la place à des élevages de bovins de boucherie amenant le propriétaire à cesser ses activités.

En 1981 ce qui reste de la laiterie est racheté par un industriel qui installe dans les locaux une laverie qui va produire avec une vingtaine d’employés… des jeans délavés !

Toute activité cesse en mars 1992

La plaque métallique apposée sur les points de vente

La plaque métallique apposée sur les points de vente

Et au milieu coule une rivière...de lait pur !

Une publicité parue dans la Dépèche Coloniale illustrée du 15 novembre 1908.

On lit que le procédé “Fixator” est breveté !

Un encadré dans “La Dépèche Algérienne” du 5 mars 1922

Un encadré dans “La Dépèche Algérienne” du 5 mars 1922

En 1921 Mondia commercialise aussi du lait en poudre pour les boulangers

En 1921 Mondia commercialise aussi du lait en poudre pour les boulangers

Et finit par trouver son salut en 1930 en en faisant un fromage!

Et finit par trouver son salut en 1930 en en faisant un fromage!

Et au milieu coule une rivière...de lait pur !

La laiterie est devenue un exemple présenté dans la presse professionnelle

Et au milieu coule une rivière...de lait pur !

La petite fille aux chats a continué sa longue carrière sous d’autres cieux

Même le lait Nestlé s’est intéressé à elle !

Ah, au fait , pour tout savoir sur Théophile Alexandre Steinlen, le mieux est de...

cliquer sur ce lien !

 

Steinlen au travail

Steinlen au travail

Et la gare de Champlitte alors !

La ligne de Culmont-Chalindrey à Gray a été construite entre 1846 et 1852. Les trains ont circulé depuis le 1er juin 1852 jusqu’au 30 mai 1970. Un service limité au trafic marchandises a ensuite été maintenu jusqu’à un déraillement qui s’est produit en 1991. Le service a alors été définitivement fermé.

Depuis cette date, la ligne n’est plus entretenue. Elle est coupée en plusieurs endroits par des éboulements, par exemple à Leffond.

Et au milieu coule une rivière...de lait pur !

Comme on le voit sur ce cliché, l’état actuel de la gare de Champlitte est absolument pitoyable.

Depuis la laiterie de Montigny-sur-Vingeanne, chaque soir, des voitures hippomobiles apportaient le lait à Champlitte distant de moins de 10 km. Il était ensuite acheminé vers la capitale. La gare de Chalindrey n’est qu’à 24 km et il fallait ensuite environ 4 heures pour rejoindre la Gare de l’Est à Paris.

 

Jean-Pierre Vienney

16 mars 2022

 

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