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Le Vannon

Le Vannon

Histoire(s) de la vallée de la Saône et du Vannon


A Colombey, il y a un village et deux églises... ...A Membrey, il y a trois villages et une église!

Publié par Jean Pierre VIENNEY sur 12 Septembre 2017, 15:33pm

Catégories : #A voir à Membrey

A Colombey, il y a un village et deux églises... ...A Membrey, il y a trois villages et une église!

D'après le "Dictionnaire des communes du département de la Haute-Saône de Louis Suchaux", l'existance d'une église à Membrey avec ses dépendances les chapelles de Vaite et de Brotte-les-Ray est déjà attestée en 1211.

Il faut croire qu'au XIXème siècle, elle était en mauvais état puisqu'une délibération du conseil municipal de Vaite datée du 14 juin 1807 parle de cette église comme "d'un amas de pierres menacé de ruine complète"!

Il faut savoir que: "Aux termes du décret du 30 décembre 1809 et de la loi du 14 février 1810 sur les fabriques, ainsi que de l’ordonnance du 8 août 1821 et de la loi du 18 juillet 1837 sur l’entretien des bâtiments communaux, incombent à la fabrique l’entretien et le décor des édifices religieux. Cependant, ces textes n’interdisent pas à la commune de participer au financement des décors et l’État intervient également en attribuant des subventions ou en achetant une ou plusieurs œuvres pour les déposer dans l’édifice considéré". (Catherine Guillot 2009).

Le Conseil de Fabrique, composé de paroissiens qui administrent la construction et l'entretien de l'église et les trois Conseils Municipaux composant la paroisse doivent donc se mettre d'accord pour la construction d'une nouvelle église, demander des subventions et solliciter des donateurs privés.

Il faut une vingtaine d'années pour que tout le monde soit prêt! 

En 1827, il ne reste plus qu'à se mettre d'accord, non sans mal, sur l'implantation du nouvel édifice.

L'ancienne église était orientée ce qui veut dire que le chevet était placé vers l'est (l'orient ou le levant) et le portail vers l'ouest (l'occident ou le couchant).

Mais: "L’un des premiers constats que l’on peut faire en observant le vaste corpus des églises du second XIXe siècle tient à leur position urbaine et tout spécialement à l’abandon presque systématique de l’impératif de l’orientation, c’est-à-dire de la disposition du chevet à l’est, à l’Orient. Cela tient tout à la fois au statut de l’édifice, devenant aussi et peut-être surtout un monument et un élément de structuration urbaine, et au type de maîtrise d’ouvrage, le plus souvent municipale : le souci des édiles est davantage la fonction urbaine que le respect des traditions chrétiennes. On le voit lors des études monographiques d’édifices : l’emplacement de l’église est bien souvent un enjeu considérable, dépassant très largement les simples questions de pratique religieuse et donnant lieu à d’homériques et interminables bagarres ! "(Claude Laroche 2009).

Après de longues négociations entre les trois conseils municipaux, la nouvelle église aura donc son parvis et son porche au sud, face aux villages de Membrey et de Vaite et sera fièrement implantée sur le tertre en haut d'un chemin d'accès tracè dans le cimetière et qui commence par un escalier de neuf marches.

On oubliera les impératifs liturgiques de l'orientation mais la satisfaction des élus sera plus grande!

 

Le chemin d'accès depuis la rue... de l'Eglise.

Le chemin d'accès depuis la rue... de l'Eglise.

L'époque, juste après le premier empire, est, dans le domaine architectural, au retour a l'esthétique classique. Les édifices grèco-romains sont à la mode et les excès du style baroque voire rococo qui avait cours sous Louis XV et Louis XVI sont peu à peu abandonnés au profit d'édifices plus proches de la beauté classique.

En 1829, Alexandre Ringuelet, architecte à Courtesoult, propose un projet d'édifice austère, sans fioritures superflues mais d'une grande rigueur classique. L'église est assez grande pour accueillir au moins 500 fidèles ce qui est adapté à la population de la paroisse des trois communes qui compte sans doûte environ 1500 habitants.

Conformément au retour au classicisme antique, le plan choisi abandonne le principe de la croix latine (composé d'une nef avec transept) pour préférer le plan basilical qui s'inspire des basiliques antiques. Ces édifices publics servaient pour toutes sortes de réunions ou même de tribunaux et étaient réalisés sur un plan rectangulaire divisé en trois nefs parallèles séparées par deux rangées de colonnes.

L'eglise de la paroisse de Membrey, Vaite et Brotte-les-Ray sera donc un vaste rectangle de près de 38 mètres de long sur 20 mètres de large composé d'une nef centrale flanquée de deux vaisseaux latéraux.

Le clocher se voit de loin, il ponctue l'horizon sur les cinq routes qui mènent à lui. Son beffroi carré est coiffé d'une flèche de charpente octogonale sur pavillon carré de 14 mètre de haut, portant la hauteur totale de l'édifice à plus de 45 mètres. 

Si vous voulez, en cliquant sur ce lien, vous pouvez même vous faire sonner les cloches!

A Colombey, il y a un village et deux églises... ...A Membrey, il y a trois villages et une église!

Vu de l'extérieur, l'ensemble est très austère et dépourvu de sculptures mais le chevet en abside (semi-circulaire) avec son toit rayonnant est intéressant.

Le portail est surmonté d'une voussure à la frise très simplement décorée. Au bas du beffroi, sous l'horloge où le temps s'est arrêté, une croix à huit branches, à la symbolique complexe, est insérée dans un simple cartouche rectangulaire... mais le plus intéressant est à l'intérieur.

Poussons le lourd battant...il ne s'agit pas de fournir une déscription détallée, encore moins de rédiger un inventaire exhaustif mais plutôt de ressentir l'atmosphère, d'admirer la lumière, de porter le regard sur les principales réalisations et sur quelques détais intéressants...

Le chevet en abside.

Le chevet en abside.

le portail et son tympan

le portail et son tympan

A l'intérieur:

L'ensemble dessine donc une nef centrale et deux vaisseaux latéraux découpés, du porche au chœur, en cinq travées réunies de chaque côté par quatre magnifiques colonnes de 6 mèrtres de haut de style toscan (c'est à dire de l'ordre dorique mais sans les cannelures caractéristiques des colonnes grèques).

Les colonnes, rappelées dans les murs latéraux par des pilastres en léger relief, supportent de magnifiques architraves dont l'ensemble constitue une superbe ceinture qui se termine en un demi-cercle parfait autour du chœur.

Le plafond de la nef centrale, voûté en plein cintre, est décoré de bandes de fausses pierres en stuc correpondant à chaque travée.

Le tout est réalisé en joli calcaire blond extrait de carrières locales à Membrey, Vaite et en particulier dans les exploitations des villages de Raucourt et de Roche le bien nommé.

Une vue lumineuse de l'ensemble...

Une vue lumineuse de l'ensemble...

...et un regard sur le détail montrant les colonnes, les pilastres et l'architrave.

...et un regard sur le détail montrant les colonnes, les pilastres et l'architrave.

Un autre point de vue vers le porche et sa tribune...

Un autre point de vue vers le porche et sa tribune...

et un détail montrant la compétence des compagnons dans le travail de taille et d'agencement de la pierre

et un détail montrant la compétence des compagnons dans le travail de taille et d'agencement de la pierre

Après 3 années de travaux, l'édifice est terminé en 1833 et réceptionné officiellement le 2 septembre. Il ne reste plus qu'à le meubler.

Une partie des meubles de l'ancienne église ont été conservés et sont réinstallés. D'autres, comme le maître-autel,sont créés à nouveau.

les années 1833 à 1836 sont occupées à installer l'ameublement et la décoration intérieure. 

 

Le maître-autel:

Disposé sur un gradin de trois marches de marbre noir encadrant un parquet de marqueterie, il est remarquablement réalisé en marbre blanc par un sculpteur franc-comtois installé à Lyon du nom de Prost. 

Gravé en bas relief il comporte trois cartouches. Au centre un chrisme (monograme du Christ) encadré par l'alfa et l'oméga, à gauche l'offrande du pain et à droite l'offrande du vin. Le tout est habillé d'entrelacs végétaux de pampres de vigne du meilleur effet.

Le maître-autel encadré de deux représentation d'anges.

Le maître-autel encadré de deux représentation d'anges.

Le chrisme (les deux premières lettres greques du mots "Christos" entrelacées) encadré par l'alfa et l'oméga.

Le chrisme (les deux premières lettres greques du mots "Christos" entrelacées) encadré par l'alfa et l'oméga.

L'offrande du pain.

L'offrande du pain.

L'offrande du vin.

L'offrande du vin.

Il est intéressant de voir à quel point la réalisation des années 1835-37 s'oppose à la proposition qu'avait fait l'architecte Jean-Charles Colombot en 1762 lors de la grande “campagne” d'édification des retables franc-comtois. Les mièvreries d'un style plus rococo que rocaille n'hésitaient jamais devant la profusion de boiseries en faux marbre!

Il semble qu'heureusement, ce projet n'ait jamais vu le jour dans l'ancien édifice de Membrey.

Qu'on en juge d'après le dessin conservé aux archives: 

Planche de Jean-Charles Colombot (1719-1782) portant la date du 8 octobre 1762

Planche de Jean-Charles Colombot (1719-1782) portant la date du 8 octobre 1762

Le chevet:

En abside, c'est à dire en demi-cercle, a été lambrissée de boiseries de chêne blond du meilleur effet (posées en 1845) et présente trois tableaux signés "Bourget"  réalisés en 1837 et 1838. 

Bourget n'a pas vraiment laissé de trace dans l'histoire de la peinture et c'est dommage. Nettement inspiré par les peintres du quatrocento il nous donne un "Jésus au Mont des Oliviers" priant le soir précédent sa passion, plein d'austérité mais surtout un "Jésus et la Samaritaine" très lumineux et d'une très belle facture.

Pour la "Vierge Mourante", placée au dessus du maître-autel, l'artiste semble s'être inspiré du style du célèbre tableau de Nicolas Poussin (1594-1665) intitulé "Mort de la Vierge" et redécouvert dans une église belge en 1999. Notre artiste a su retrouver le trait dépouillé et la simplicité du dessin des peintres du XVIème siècle (sans toutefois en égaler l'impression de mouvement).

Le tableau, qui gagnerait à être nettoyé, est surmonté par une nuée rayonnante autrefois appelée "gloire" représentant l'Assomption de la Vierge. Restaurée lors de son installation dans la nouvelle église, cette nuée rayonnante est ancienne, sans doute du XVIIIème siècle. 

La période sulpicienne n'a pas produit que des statues de plâtre coulées en série. Certains artistes ont su retrouver le trait typique et la fraicheur des œuvres des XIV et XVème siècles. 

Jésus au Mont des Oliviers.

Jésus au Mont des Oliviers.

Jésus et la Samaritaine à la superbe palette.

Jésus et la Samaritaine à la superbe palette.

Une "Vierge mourante" très inspirée des œuvres du XVIIème siècle.

Une "Vierge mourante" très inspirée des œuvres du XVIIème siècle.

La "Gloire" ou "nuée rayonnante"de style rocaille présentant l'assomption de Marie.

La "Gloire" ou "nuée rayonnante"de style rocaille présentant l'assomption de Marie.

L'autel du Sacré-Cœur de Jésus:

Dans la nef latérale "Est", la table d'autel de type "tombeau" est placée sur un gradin d'une seule marche de bois.

Son retable présente une statue du Sacré-Cœur achetée et installée à cet endroit en 1891. L'ensemble est typique du style que Léon Bloy a qualifié de "sulpicien" en 1897, effaré qu'il était par l'industrialisation de la production de représentations de saints et de statues religieuses diverses sans grand intérêt esthétique ni originalité artistique.

On a placé, au dessus du retable, une représentation du triangle rayonnant portant l'inscription en hébreu IAVEH, représentation courante de la sainte trinité.

L'autel du Sacré-Cœur de Jésus

L'autel du Sacré-Cœur de Jésus

L'autel de l'Immaculée Conception:

Installé dans la nef latérale "ouest", il provient de l'ancienne église à l'exception de la table, symétrique de celle de l'autel du Sacré-Cœur de Jésus.  C'est sans nul doute, le plus bel ensemble présent dans l'église. Son retable est un haut relief en bois sculpté et doré de style berninien qui représente l'Immaculée Conception, l'autre nom de la Vierge Marie, piétinant un dragon sur une sphère affirmant ainsi qu'elle délivre le monde entier du mal. 

Le Bernin (1598-1680) a laissé de nombreuses œuvres sculptées qui s'éloignaient du style musclé, obsédé par l'anatomie, des artistes de la renaissance mais sans tomber toutefois dans les excès du maniérisme de Michel-Ange abusant parfois de la représentation de corps placés dans des poses inconfortables exagérément torturées (voir le plafond de la Chapelle Sixtine).

On admire ici une statue que l'on pourrait qualifiér de "pleine de vie", une démarche légèrement déhanchée, un geste ample de la main gauche, un visage juvénile extraordinairement agréable et un drapé du vêtement parfaitement réalisé.

Les quatre colonnes salomoniques (colonnes torses spiralées sur lesquelles grimpe un pampre) qui l'encadrent ont été remises au goût du jour justement par Le Bernin qui a réalisé dans ce style le baldaquin de bronze installé au centre de la basilique Saint Pierre de Rome (entre 1624 et 1633).

L'ensemble, bien conservé, est très joli, plein de grâce et d'élégance et devrait dater de la seconde moitié du XVIIème ou du début du XVIIIème siècle.

Pour mémoire, la célébration de l'Immaculée Conception à lieu le 8 décembre et correspond, à Lyon, à la Fête des Lumières.

 

Un magnifique retable méconnu!

Un magnifique retable méconnu!

Très belle attitude...

Très belle attitude...

...et superbe visage!

...et superbe visage!

On ne peut qu'être frappé par la ressemblance de notre Vierge Marie avec l'attitude et la démarche de l'Immaculée Conception qui se trouve au Musée du Prado peinte par Rubens en 1627 et piétinant un serpent figurant le mal.

 
 

 

La superbe chaire:

Elle provient de l'ancienne église. En chène sculpté et elle est une très belle réalisation du XVI ème ou du XVIIème siècle. Le panneau central dévolu au christ est encadré des quatre panneaux représentant les évangélistes Luc, Mathieu, Jean et Marc. 

 

Vue de la chaire depuis le côté est

Vue de la chaire depuis le côté est

L'un des paneaux sculptés (peut-être Mathieu)

L'un des paneaux sculptés (peut-être Mathieu)

Un autre panneau, celui de Jean.

Un autre panneau, celui de Jean.

Le très joli départ de main courante de la chaire.

Le très joli départ de main courante de la chaire.

Le porche et le nartex:

C'est bien après la construction que les deux salles qui se trouvent à droite et à gauche de l'entrée ont été cloisonnées. A l'origine, l'entrée de l'église constituait un nartex permettant d'accéder directement aux trois nefs.

Aujourd'hui, les voûtes cloisonnées du fond de l'église sont occupées par deux confessionnaux identiques provenant de l'ancienne église, par des fonts baptismaux en bois naïvement sculptés et entourés d'une grille de fer forgé et par la plaque mémorielle des morts des différentes guerres.

Une tribune est ouverte au dessus de la porte d'entrée. Habillée en 1869, elle est l'œuvre de Charles Rolland qui fut maire de la commune de Membrey pendant la guerre de 1870. Elle présente une jolie statue très ancienne en bois doré.

Un confessionnal.

Un confessionnal.

Les fonds baptismaux.

Les fonds baptismaux.

La plaque mémorielle.

La plaque mémorielle.

Et la tribune d'où n'arrive plus la musique de l'harmonium.

Et la tribune d'où n'arrive plus la musique de l'harmonium.

Les vitraux: 

Ils ont tous été l'objet de dons privés réalisés à la fin du XIXème siècle et au début du XXème. Leur intérêt partimonial et esthétique est assez faible s'agissant de productions en série qu'on rencontre dans de nombreuses églises. la plupart proviennent d'un important atelier bisontin, le verrier Prétot.

Arrètons nous sur deux d'entre eux, les premiers plaçés dans l'église en 1844 pour illuminer chacun des deux autels latéraux. Ils font référence à des dévotions spécifiques au XIXème siècle. Ces pratiques pieuses sont tombées peu à peu en désuétude.

L'un évoque le saint rosaire c'est à dire la pratique religieuse consistant à réciter les prières en faisant glisser un chapelet dans ses doigts.

L'autre présente le saint scapulaire, qui est composé de deux poches rectangulaires de tissus reliées par des rubans et que l'on pouvait porter autour du cou garnies d'images pieuses ou de textes liturgiques. 

Peu nombreux sont ceux qui se souviennent aujourd'hui de ces deux pratiques rituelles encore courantes à une époque pas si lointaine!

Un fidèle reçoit un rosaire des mains de Marie en nativité.

Un fidèle reçoit un rosaire des mains de Marie en nativité.

Le scapulaire est tendu au fidèle par une Marie flamboyante.

Le scapulaire est tendu au fidèle par une Marie flamboyante.

Commencée au XIIème siècle,  la deuxième vie de l'église de la paroisse peut commencer:

Le premier dimanche de mai 1836, Monseigneur Mathieu, archevèque de Besançon vient à Membrey et lors d'une messe procède à la consécration de l'édifice.

L'église sera désormais, et à nouveau, dédicacée à la Vierge Marie et portera le nom de Notre Dame.

En souvenir de cet évènement, douze Croix de Dédicaces également appelées Croix de Consécration seront peintes sur les pilastres ou les piliers intérieurs.

Une des douze Croix de Dédicace, souvenir de la consécration... et des douze apôtres.

Une des douze Croix de Dédicace, souvenir de la consécration... et des douze apôtres.

Sur le cadastre de 1830, c'est encore la disposition de l'ancien édifice qui est représentée

Sur le cadastre de 1830, c'est encore la disposition de l'ancien édifice qui est représentée

Et depuis ce jour...l'église de Brotte-Membrey-Vaite...n'a pas coulé que des jours heureux!

En 1841 le Conseil de Fabrique décide d'acheter une nouvelle cloche à ajouter à celle provenant de l'ancienne église et datée de 1696 qui, félée, sera refondue en 1868 pour un poids de 1235 kg.

Le 15 juin 1842, la nouvelle cloche, d'un poids de 1690 kg, doit être installée dans le clocher. Lors de l'ascension, une fausse manoeuvre la fait heurter la façade et elle tombe sur le parvis, heureusement sans se casser ni blesser personne. On décide de la monter à nouveau mais cette fois accompagnée par un homme encordé! Elle arrive enfin à destination mais a perdu un peu de ses graves.

En 1859, le 29 octobre, cent douze habitants de Vaite adressent à leur maire une pétition pour réclamer la construction d'une église dans leur commune. Après de nombreuses discussions plus ou moins houleuses, un projet est présenté par un architecte en 1862.  Le projet ne sera officiellement abandonné qu'en août 1865.

En 1869, des travaux de remise en état et d'amélioration du bâti ont lieu. En particulier, la toiture est lambrissée et des chèneaux sont posés. A la fin de l'année 1870, la guerre touche les villages de la paroisse. Comme un malheur n'arrive jamais seul, dans la nuit du 29 au 30 juillet 1871, un orage d'une extrême violence emporte la toiture et la croix du clocher. 

La flèche que nous connaissons aujourd'hui est posée d'urgence en 1872-73 en remplacement de l'ancienne toiture du clocher. Il serait intéressant de retrouver des images de l'ancienne toiture.

En 1877, un projet d'ériger deux chapelles à la place des deux sacristies latérales au chevet est proposé. Une extension de deux nouvelles sacristies serait créée derrière le chœur. Sans doute trop coûteux, le projet est abandonné. 

En 1923, le 13 février, les conscrits certainement assez "agités" sonnent leur messe traditionnelle. Ils font preuve de tellement d'ardeur que la grosse cloche, celle de 1841, sort de ses supports et vient se loger de biais dans les abat-son du clocher et reste suspendue par son bélier. Quelques jours plus tard elle reprend sa place dans le beffroi sans plus de problème. La catastrophe évitée, certains ont remercié Dieu. Il n'en a pas été de même des jeunes auteurs de la plaisanterie!

Et l'histoire, faite de comédies et de tragédies, continue et continuera longtemps encore de s'écrire!

 

 

De nombreuses informations citées ci-dessus se trouvent dans un document rédigé par J. PELLETRET à l'occasion du centenaire de l'Eglise de Membrey qui a été célébré en 1936.

Vous pouvez accéder ici à la version numérisée de ce document.

Un grand merci à Madame Jeannine Morel pour son érudition, son soutien et pour les documents qu'elle a bien voulu me confier.

Que Jean-Michel Pothiat trouve ici mes remerciements pour le travail de synthèse qu'il a réalisé et dont je me suis inspiré.

 

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beau blog. un plaisir de venir flâner sur vos pages. une belle découverte et un enchantement. un blog très intéressant. J'aime beaucoup. je reviendrai. N'hésitez pas à visiter mon blog (lien sur pseudo). au plaisir
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