La Membreyenne célèbre a travers le village de Membrey une France bucolique....et la Marseillaise...
Un soir de 1792, un jeune officier Franc-Comtois est en garnison à Strasbourg et il propose, sur une musique venue d'on ne sait où, le texte d'une chanson exaltant l'amour de la patrie qui parle de féroces soldats, de compagnes égorgées, de hordes d'esclaves et de tyrans perfides. Il s'appelait Claude Joseph ROUGET (dit de LISLE).
Plus tard, beaucoup plus tard, en 1879 ce chant belliqueux destiné à exhorter des guerriers au combat deviendra l'hymne de la nation française sous le titre "La Marseillaise".
Un jour de 1839, un autre Franc-Comtois est chef de cuisine aux Invalides à Paris et poète à ses heures. Nostalgique de son village d'origine, la terre de ses pères, il rédige le texte d'une chanson sur la même musique, mais, cette fois, il parle de chants d'oiseaux, d'admirables aurores, de baisers d'amour et de campagnes fertiles. Il s'appelait Jean François PATRAUD et était né à Membrey en 1796.
Plus tard, beaucoup plus tard, de nos jours, personne ne se souvient de "la Membreyenne", une chanson un peu mièvre du milieu du XIXème siècle et qui n'a jamais eu réellement de succès.
Mais au fait:
Lequel des deux textes est l'hymne d'une nation, naturellement attachée à la terre de ses ancètres, et qui aspire à la paix universelle?
Faut-il préférer celui qui "marche pour qu'un sang impur abreuve nos sillons" ou celui qui "chante pour que les loups deviennent des moutons"?
Pour en juger, il faut se souvenir des paroles de la Marseillaise...et pas uniquement le premier couplet!
Pour ceux qui les auraient oubliées, les voici:
La Marseillaise (version officielle de 1887)
Premier couplet
Allons enfants de la patrie,
Le jour de gloire est arrivé.
Contre-nous de la tyrannie,
L’étendard sanglant est levé ! (bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans nos bras
Égorger nos fils, nos compagnes.
Refrain
Aux armes, citoyens, formez vos bataillons !
Marchons ! marchons ! qu’un sang impur abreuve nos sillons !
Deuxième couplet
Que veut cette horde d’esclaves,
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers longtemps préparés ? (bis)
Français ! pour nous, ah ! quel outrage !
Quels transports il doit exister ?
C’est nous qu’on ose méditer
De rendre à l’antique esclave !
Au refrain
Troisième couplet
Quoi ! ces cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi, ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers (bis)
Grand Dieu ! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient ;
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !
Au refrain
Quatrième couplet
Tremblez, tyrans et vous perfides
L’opprobre de tous les partis,
Tremblez ! vos projets parricides
Vont enfin recevoir leur prix ! (bis)
Tout est soldat pour vous combattre
S’ils tombent, nos jeunes héros,
La France en produit de nouveaux
Contre vous tout prêts à se battre !
Au refrain
Cinquième couplet
Français, en guerriers magnanimes,
Portez ou retenez vos coups !
Épargnez ces tristes victimes,
À regret s’armant contre nous. (bis)
Mais ces despotes sanguinaires,
Mais ces complices de Bouillé,
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère !
Au refrain
Sixième couplet
Amour sacré de la patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
Liberté, liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (bis)
Sous nos drapeaux que la victoire
Accoure à tes mâles accents !
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !
Au refrain
Septième couplet supplémentaire (dite : Strophe pour les enfants)
Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n’y seront plus ;
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus. (bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil,
Nous aurons le sublime orgueil
de les venger ou de les suivre !
Au refrain (final)
Et pour tout le monde, Il est intéressant de connaître les paroles écrites par Jean François Patraud et publiées en 1839 dans un recueil de ses poêmes intitulé "L'âme d'un plébeien" aux imprimeries Le Normant 8 Rue de Seine à Paris.
Nota: Pour comprendre le sens du troisième couplet il faut savoir qu'à proximité du village de Membrey avait été découvertes en 1838 d'importantes ruines romaines avec de magnifiques mosaïques dont malheureusement il ne reste rien aujourd-hui.
Voici les paroles:
Je n'hésite pas à citer un tout petit morceau du vaste florilège (réuni par Evelaine Lochu) des différentes versions de la Marseillaise qui n'a décidément jamais cessé d'inspirer les poètes...et parfois ceux qui le sont moins!
Version écrite et chantée par des enfants de l'école Lakanal à Sète (janvier 2015) :
http://www.midilibre.fr/2015/01/27/la-marseillaise-revue-et-corrigee-par-lakanal,1116756.php
Version de Graeme Allwright et Sylvie Dien (2005) :
https://www.youtube.com/watch?v=OPMWD29OyVg
Chant républicain de Christian Guillet, association Nouvelle Marseillaise (2009) :
http://hymnefrancais.canalblog.com/
http://www.lanouvellemarseillaise.org/
Version de Pierre Ménager:
http://www.uneautremarseillaisepourlafrance.fr/paroles/
La Marseillaise de la Paix ( Paul Robin, chantée par Chanson Plus bifluorée) :
https://www.youtube.com/watch?v=g02iMXZ_Cwc
Version harpe et voix d'Aude Gagnier (2014):
https://www.youtube.com/watch?v=vk_tu6ODJog
Version de Guito B Joseph:
https://www.youtube.com/watch?v=OGipYF_4jyU
Version de Yannick Noah:
https://www.youtube.com/watch?v=CcTelayy4Oo